Archives pour la catégorie Théâtre

Le fossoyeur

Si les histoires de soukounian, de chouval twa pat, de diablesse m’effrayaient quand j’étais petite, c’est avec grand plaisir que j’aime les entendre maintenant adulte. Surtout quand elles sont empreintes de détails « d’antan lontan » qui me permettent de lier le passé et mon présent.

« Le Fossoyeur » est une adaptation libre du roman « Chroniques des sept misères » de Patrick Chamoiseau. On y retrouve quelques personnages-clés du roman. On se trouve plongé dans l’univers du conte aussi bien drôle, grave, effrayant qu’émouvant. On y découvre l’imaginaire mystique antillais et le quotidien des gens de la campagne et de la ville dans la Martinique de la première moitié du XXe siècle .

Ecrit et interprété par Frank Sylvestre,  Le Fossoyeur est le premier acte d’une trilogie dont on attend avec impatience la suite.

 

: Théâtre Darius Milhaud 

Quand: tous les mardis jusqu’au 26 mars 2019

Anguille sous roche

A quoi pense-t-on lorsque l’on a 17 ans et que l’on est sur le point de mourir? Anguille est une jeune fille de 17 ans qui quitte l’île d’Anjouan à bord d’un kwassa-kwassa dans lequel elle place tous ses espoirs. Mais le naufrage de l’embarcation va mettre fin à ces espoirs et sa vie. Alors qu’elle est en train de sombrer, elle se remémore sa vie, sa famille, son amoureux, son envie de liberté dans un flot de paroles et d’émotions.

Ce qui rend ce monologue si bouleversant, c’est moins la fin tragique de cette jeune fille que le récit exalté de sa vie. Car tant qu’il y a des mots il y a de la vie.

La mise en scène de Guillaume Barbot retranscrit le tumulte du roman d’Ali Zamir et rythme le récit poignant d’Anguille interprétée par la comédienne, Déborah Lukumuena.

 

 

Où: le Tarmac

Quand: Du 30 janvier au 2 février 2019

2147, Et si l’Afrique disparaissait

Moïse Touré avait créé le spectacle « 2147 l’Afrique » en réaction au rapport du PNUD qui fixait à 2147 la date à laquelle l’Afrique réduisait de moitié sa pauvreté. Divers artistes expriment sur scène l’indignation et l’inquiétude des peuples africains face à cette fatalité.

13 ans plus tard, Moïse Touré revient avec « 2147, et si l’Afrique disparaissait ». Dans ce dernier spectacle, l’inquiétude de l’Afrique devient universelle. L’Afrique a évolué et ses problématiques aussi; elle ne se résume plus à la pauvreté aux guerres, aux catastrophes naturelles. Le continent fait face aujourd’hui à des questionnements rencontrés en occident  tel que le réchauffement climatique ou les migrations.

Ce spectacle mêle théâtre et danse sur une musique de Rokia Traoré et sublimé par les costumes du plasticien Abdoulaye Konaté.

: Le tarmac 

Quand: Du 9 au 11 janvier 2019

Requiem pour L.

 

il n’est pas chose aisée d’adapter et de réinterpréter un classique. Surtout quand il s’agit de transposer Mozart à une époque contemporaine avec des problématiques actuelles. C’est le nouveau projet de la compagnie « les ballets C de la B » dirigée par Alain Patel et réunissant des danseurs et musiciens des 4 coins du monde.

Requiem pour L.  est un hommage écrit pour Lucie, une spectatrice qui a choisi sa mort. Ces derniers instants de vie sont projetés sur scène sur fond du requiem de Mozart réorchestré. On connaît l’histoire de cette dernière oeuvre de Mozart dont la partition a été achevée après sa mort par un ami. Dans le Requiem pour L., Fabrizio Cassol a réécrit la partition en y apportant les influences musicales des musiciens, entre jazz, opéra et musique populaire congolaise. L’énergie des danseurs vient illustrer cette célébration d’une vie, de la vie.

 

Où: théâtre l’Avant Seine (92)

Quand: Mercredi 26 septembre 2018

Et parfois la fleur est un couteau

N’avons nous jamais eu envie de connaître la vie d’une muse au-delà de l’artiste au travers duquel elle existe?

C’est l’histoire d’Azu, femmes esclave, qui quitte les cotes africaines à bord d’un navire négrier. Esclave puis affranchie,elle séduit les hommes jusqu’à leur en faire perdre la tête. Elle prend la forme de différentes muses, à travers les époques, qui vont s’affirmer face à leurs amant(e)s-artistes avant de se venger.

Et parfois la fleur est un couteau est le dernier projet de l’auteur/compositrice/interprète Mélissa Laveaux. C’est un spectacle multilingue et poly-artistique qui mêle chansons en français, anglais, créole haïtien et art visuel. Une rencontre entre mythes africains et occidentaux;  Mamiwata, la déesse des eaux, est associée aux destins d’artistes connus comme Gauguin, Diane Arbus ou encore Basquiat.

https://vimeo.com/259719341

 

:

Le tarmac

Quand:

le 14 et 15 juin 2018

Un dimanche au cachot

Caroline est une jeune délinquante qui vit dans un centre de rééducation . Un jour elle se réfugie dans une caverne d’où elle ne souhaite plus sortir. L’auteur, en la personne d’un éducateur, décide de la rejoindre pour lui raconter l’histoire de cette grotte. En effet, il s’agit d’un ancien cachot où aurait été emprisonnée la dernière esclave.

Adapté d’un roman de Patrick Chamoiseau par José Pliya ,  la pièce est centrée sur le récit de la jeune esclave jouée par Laëtitia Guédon. Sa voix représente celles tous les esclaves oubliés du passé et du présent.

Le Tarmac

Quand:

Le 11 et 12 juin 2018

Mon ami n’aime pas la pluie

Nel et Dom est un couple à la dérive qui vit dans une maison isolée. Tandis que Dom garde farouchement sa maison, Nel passe son temps à regarder par la fenêtre en imaginant un ailleurs.

Un jour Ram  s’introduit dans la maison. Le couple est très intrigué et s’interroge sur la façon dont il est entré et surtout sur ses intentions. Ram bouleverse leur quotidien en déclenchant une pluie discontinue dans la maison et simplement par sa présence . Le couple va alors vivre différemment cette intrusion. Dom va rejeter cet inconnu qu’il considère comme une menace. Pour Nel, Ram  va représenter la vie, la renaissance.

Adapté d’un texte de Paul Francesconi et mis en scène par ce dernier, Fargass Assandé et Odile Sankara, cette comédie tragique est un miroir du monde. Elle nous renvoie à la difficulté du rapport à l’autre. Ram représente celui que l’on connaît et qui va susciter la méfiance, le rejet.

:

Le Tarmac

Quand :

Du 6 au 8 juin 2018

Danbé chuchoté à votre oreille

La compagne (Mic)zzaj présente une adaptation originale du livre d’Aya Cissoko et Marie Desplechin: un concert narratif sous casque. Une comédienne et deux musiciens racontent une histoire, celle d’Aya Cissoko. Elle vit une enfance paisible jusqu’à la disparition tragique de son père et d’une de ses soeurs dans l’incendie de leur immeuble; point de départ de nombreux chagrins, épreuves et de luttes. Elle trouve refuge dans la boxe et laisse colère et désir de vengeance à l’entrée du ring. Elle devient championne de France puis championne du monde.

Le spectateur est littéralement envahit par les sons et la musique, les mots ont plus d’impact et de résonance puisque le regard n’est pas sollicité. Un récit poignant dont l’émotion transparait grâce à ce dispositif de narration.

:

Théâtre Jean Vilar 

Quand:

16 & 17 janvier 2018

Samantha à Kinshasa

Dans l’avion qui l’amène vers Londres, Samantha, se remémore déjà avec nostalgie le Kinshasa qu’elle vient de quitter. Elle raconte avec beaucoup d’humour ces choses du quotidien qui vont lui manquer,  à travers des tranches de vies de kinois des quartiers populaires. Entre système D, entraide amicale et familiale, les différents personnages rêvent de démocratie avec un optimisme sans faille face un Etat qui les a laissé pour compte.

Adaptée du livre éponyme de Marie-Louise Bibish Mumbu, Samantha à Kinshasa est une pièce qui, au-delà du tragi-comique, revient sur l’histoire politique de la République du  Congo, les élections controversées de 2006, l’accession au pouvoir de Joseph Kabila et les espoirs d’un peuple.

L’originalité de la mise en scène de Catherine Boskowitz réside dans la rencontre du théâtre et de la musique personnifiée par la comédienne Alvie Bitemo et le musicien Benoît Este.

Où :

La scène Theleme

Quand :

Du 29 novembre au 16 décembre 2017