C’est en assistant à un concert du trompettiste Christian Scott aTunde Adjuah, que j’ai entendu parler des « Black Indians ». Ces afro-américains de la Nouvelle-Orléans qui célèbrent leur culture lors du carnaval et dans leur vie quotidienne… et que j’ai, à tort, jusque là assimilé aux marching bands.
Les relations entre africains, afro-américains et natifs américains sont aussi méconnues que complexes. Depuis le XVe siècle, les africains et les natifs américains sont réduits en esclavage par les colons européens..Cette proximité a donné lieu à des unions et des alliances de culture. A partir du XIXe siècle, certaines tribus acquièrent des esclaves afro-américains notamment les indiens cherokees cantonnés dans des réserves. Tandis que d’autres nations de natifs américains aident des esclaves afro-américains à fuir les plantations et les accueillent dans leurs communautés.
Cette histoire commune a donné lieu à la tradition du « Mardi gras Indians » à la Nouvelle-Orléans. Les afro-américains rejetés des parades de Mardi gras, se sont mis à défiler dans leurs quartiers. Organisés en tribu, ils défilent en arborant des costumes spectaculaires sous la houlette d’un « big chief ».
Le documentaire « Black Indians » suit pendant un an cette communauté durant les préparatifs du Carnaval. Au-delà de l’esprit festif et de la musique , il s’agit de lutte, d’oppression, de traditions, de rites et de spiritualité.
Réalisé par Jo Bérenger, Edith Patrouilleau et Hugues Poulain
Sortie le 31 octobre 2018